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  • Photo du rédacteurAimée Verret

Quand est-ce que tu vas écrire un vrai livre?

Le 9 juin, j'ai eu l'occasion de donner pour la première fois ma conférence intitulée Quand est-ce que tu vas écrire un vrai livre? – Poésie et livres jeunesse, des genres mineurs?

Je cherchais une façon de parler dans une même causerie de ces deux genres que je pratique. À première vue, ils semblent opposés: on s'imagine la poésie complexe, peu lue, réservée à une élite qui la «comprendrait». En parallèle, le jeunesse est vu comme simple et extrêmement populaire; certains vont même jusqu'à affirmer qu'on écrit et publie pour les enfants uniquement dans le but de faire de l'argent.

«Quand est-ce que tu vas écrire un vrai livre», c'est la question redoutée par tous ceux et celles qui ne font pas dans le roman, le genre cardinal en littérature actuellement. Écrire autre chose fait souvent en sorte que, malheureusement, le grand public a l'impression qu'on ne s'adresse pas à lui.

J'ai donc essayé de voir ce qui les unissait, et si ces caractéristiques faisaient en sorte que le grand public s'en détournait. N'est-ce pas un peu hypocrite que d'accuser la poésie d'élitisme quand, d'un autre côté, on snobe le livre jeunesse et son apparente simplicité?

Dans mon discours, j'ai résumé deux grandes tendances, la brièveté et la vulnérabilité. Les poèmes et les albums jeunesse sont courts, se lisent vite, et ont l'air «faciles à écrire». Mais c'est négliger tout le travail que demande la concision. Évoquer beaucoup en peu de mots, ce n'est pas évident! Et ce n'est pas parce que le texte est court qu'il s'est écrit vite.

Et je parle de vulnérabilité parce que, tant dans la poésie que dans les livres pour enfants et ados, on plonge dans les émotions. On ose se mettre à nu et faire appel au ressenti plus qu'à la raison, ce qui est rebutant pour certain-es. Pourtant, la poésie a, de tout temps, parlé au peuple, à toutes les franges de la société.

Les gens qui ont assisté à ma conférence ont semblé l'apprécier et ont mentionné qu'il s'agissait d'un sujet original. Si elle vous intéresse, contactez-moi, car j'aimerais avoir l'occasion de la peaufiner et la redonner.

Si jamais la question vous intrigue, je vous suggère de lire La haine de la poésie (The Hatred of Poetry) de Ben Lerner.

Voici aussi quelques titres accessibles qui, selon moi, sont une belle fenêtre sur la poésie tant pour le public adulte que jeunesse, de même que des romans et albums jeunesse qui traitent avec doigté de sujets très durs et poignants. Leurs qualités littéraires ont indéniables!


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